Après avoir obtenu une augmentation de son budget, l’Allemagne met sur sa liste d’achats de nouveaux avions chasseurs de sous-marins.
Les législateurs allemands ont adopté aujourd’hui une augmentation du budget de la défense de 100 milliards d’euros (107 milliards de dollars américains), lançant ainsi une grande vague de dépenses sur plusieurs années qui devrait inclure sept nouveaux avions de surveillance maritime P-8 Poseidon en plus des cinq exemplaires commandés l’année dernière.
Le projet de loi visant à créer un fonds spécial pour les forces armées allemandes, la Bundeswehr, a été adopté par le Parlement par un vote de 593-80, avec sept abstentions. S’ajoutant au budget ordinaire de la défense du pays, qui s’élève à environ 50 milliards d’euros, cet argent doit permettre à Berlin de consacrer en moyenne 2 % de son produit intérieur brut à la défense sur cinq ans – un objectif budgétaire fixé pour les membres de l’OTAN.
Ce vote concrétise la volonté du chancelier Olaf Scholz, annoncée fin février, de renforcer les défenses allemandes à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les responsables de la défense ont déclaré qu’ils souhaitaient utiliser les fonds supplémentaires pour inverser les coupes sombres effectuées dans l’armée allemande au cours de la période de l’après-guerre froide, lorsqu’un conflit en Europe impliquant la Russie semblait peu probable.
La ministre de la défense, Christine Lambrecht, a qualifié le passage du fonds spécial d' »historique » en raison de sa valeur et de sa portée sans précédent. « Beaucoup de choses vont changer dans les semaines et les mois à venir, car la mesure doit être mise en œuvre, et elle doit arriver rapidement », a-t-elle déclaré, ajoutant que les politiques d’acquisition de son ministère devraient être « considérablement modifiées ».
Dans une déclaration vendredi, le ministère de la défense a déclaré qu’il transmettrait un projet de loi à cet effet aux législateurs avant les vacances d’été, qui commencent début juillet. Les responsables n’ont pas répondu à un courriel demandant des informations sur le calendrier d’approbation des demandes de dépenses individuelles par les commissions de la défense et du budget du Bundestag, bien que ces commissions aient été connues les années précédentes pour approuver des milliards d’euros de dépenses d’équipement dans un effort de dernière minute avant les vacances.
Une liste de longue date des priorités en matière d’équipement, jointe à la législation sur le fonds spécial, devrait servir de modèle pour les nouveaux investissements, selon le blog allemand sur la défense Augen Geradeaus.
Le document comprend un certain nombre de transactions de ventes militaires étrangères avec les États-Unis, notamment l’achat de 35 avions de combat F-35 et un programme d’hélicoptères de transport lourd, que Boeing a remporté cette semaine avec son Chinook.
Les responsables de la défense ont également jeté leur dévolu sur sept des avions de surveillance maritime et anti-sous-marins P-8 Poseidon de la société, a déclaré à Defense News le bureau d’Enak Ferlemann, un législateur du parti de l’Union démocratique chrétienne. Le site d’information allemand Nord24 a été le premier à faire état de cet achat potentiel.
Le district de Ferlemann comprend la base aéronavale de Nordholz, où le pays baserait les avions.
La liste des priorités d’investissement jointe au projet de loi sur le fonds spécial ne mentionne pas nommément les P-8, indiquant seulement qu’un nombre non spécifique d’avions supplémentaires dans la catégorie de la surveillance maritime devrait être acheté. Les responsables de la défense n’ont pas répondu à une demande de commentaire vendredi après-midi.
Les législateurs allemands ont approuvé l’année dernière l’achat de cinq Poseidon pour environ 1,6 milliard de dollars. Les autorités veulent ces avions pour leurs capacités avancées de chasse aux sous-marins, car la flotte actuelle d’avions P-3C Orion de l’Allemagne est à bout de souffle.
Les marines européennes alliées du Royaume-Uni et de la Norvège utilisent également ces avions, ce qui ouvre la perspective d’une interopérabilité pour la surveillance des sous-marins russes, notamment en mer du Nord et dans l’Atlantique Nord.
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