Analyse technique et objective des critères qui guident le choix entre l’avion de chasse Rafale, le F‑35 et l’Eurofighter, à travers performances, coût et politique.
L’importance de l’interopérabilité et des alliances
Les armées évaluent avant tout l’avion de chasse F‑35 pour sa furtivité du F‑35 et son réseau unique de capteurs (radar AESA, spectre d’armes intégrées, système DAS, EOTS), offrant une conscience situationnelle inégalée. Il permet un partage de données en temps réel avec les forces alliées, un atout majeur pour les missions conjointes.
Cet avantage explique le choix du F‑35 par des pays comme la Belgique, les Pays‑Bas, le Japon, l’Australie, la Corée du Sud et le Danemark, soucieux de cohérence tactique au sein de l’OTAN.
Autonomie européenne et souveraineté industrielle
En regard, l’avion de chasse Rafale et l’avion de chasse Eurofighter offrent une alternative axée sur l’industrie locale, libérant les États des contraintes des chaînes américaines. L’Espagne a récemment opté pour renforcer sa flotte de Typhoon et soutenir le programme européen FCAS, préférant un modèle basé sur la dépendance stratégique.
Outre l’Espagne, d’autres pays comme le Canada, la Suisse et le Portugal réévaluent leur position vis‑à‑vis du F‑35, par souci de souveraineté .
Coût d’acquisition et coût par heure de vol
Le prix du F‑35 varie entre 80 et 110 M USD (≈ 74‑101 M €) selon la version.
Le coût du Rafale est similaire à l’achat (≈ 100 M USD), mais son coût opérationnel est bien plus bas : environ 15 000 USD/heure contre 40 000–50 000 USD/heure pour le F‑35.
Pour l’Eurofighter, certains observateurs indiquent des coûts d’acquisition élevés, probablement supérieurs à ceux du F‑35, en raison de la main‑d’œuvre européenne plus chère.
Capacités techniques et performance
L’avion de chasse F‑35, de génération 5, se distingue par sa furtivité totale grâce aux armements internes, un radar avancé et une intégration des systèmes sans équivalent.
Le Rafale, bien que non furtif, utilise le radar AESA RBE2 (portée 200 km), la guerre électronique SPECTRA, la supercroisière à Mach 1,4 et une architecture ouverte pour les évolutions.
L’Eurofighter Typhoon est réputé pour ses performances aériennes : Mach 1,8 en vitesse maximale, très bon rapport poussée/masse et agilité. Dans une comparaison, certains estiment qu’il dépassait l’Eurofighter en manœuvrabilité et bilan opérationnel.
Choix selon les besoins opérationnels
Pour des opérations furtives ou saturées en air‑déni, le F‑35 demeure l’expert, tandis que le Rafale se prête mieux aux interventions rapides, françaises ou multirôles, grâce à la modularité de ses systèmes et son armement complet (MICA, SCALP EG, AASM, canon 30 mm).
L’Eurofighter, quant à lui, représente une solution robuste dédiée à la supériorité aérienne — rapide, puissant, mais moins flexible sur les rôles d’attaque au sol.
Exemples de décisions nationales
- Belgique a retenu le F‑35A, appréciant les performances, le prix compétitif et l’interopérabilité — l’offre américaine a dominé selon les sept critères d’évaluation.
- Suisse s’est engagée pour 36 F‑35A pour remplacer ses F‑5, avec livraison prévue de 2027 à 2030.
- Grèce a commandé 24 Rafale F3‑R (dont six neufs et 18 légèrement utilisés), incluant armement et soutien, pour environ 2,4 milliards €.
- Espagne a refusé le F‑35 et privilégie désormais le Typhoon et le FCAS, dans une démarche de souveraineté industrielle.
Synthèse détaillée
Critère | F-35 | Rafale | Eurofighter Typhoon |
---|---|---|---|
Furtivité | Elevée (armement interne) | Réduite (composites, SPECTRA) | Non furtif |
Capteurs/Systèmes | AESA, DAS, EOTS, fusion avancée | RBE2 AESA (200 km), SPECTRA | Avionique performante mais non intégrée |
Agilité / Vitesse max. | Corps optimisé, bonne agilité | Agile, supercroisière Mach 1,4 | Mach 1,8, très agile |
Coût d’achat / Coût horaire | 80-110 M USD; 40-50 k USD/h | ≈ 100 M USD; 15 k USD/h | Acquisition élevé, support coûteux |
Interopérabilité OTAN | Optimale | Restreinte, nécessite adaptations | Moyenne, dépend de programme européen |
Souveraineté / Industrie nationale | Limitée (américaine) | Forte (Dassault centralisé) | Bonne (consortium européen) |
Flexibilité mission (multirôle) | Très bonne | Excellente omni-role | Majoritairement air supériorité |
Nourrir l’esprit stratégique de l’armée moderne requiert un équilibre subtil entre performance technique, coût réel, alignements politiques et autonomie industrielle. Le F-35 séduit par sa furtivité et son réseau interarmées, le Rafale par sa polyvalence, son coût d’exploitation maîtrisé et son indépendance, tandis que l’Eurofighter incarne une puissance orientée supériorité aérienne à l’échelle européenne.
Un choix final reflète toujours un acte politique, tant que technique : l’équilibre entre la supériorité aérienne du Rafale, la furtivité du F-35 et les performances de l’Eurofighter dessine l’avenir des flottes aériennes et de la défense stratégique.
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