L’armée ukrainienne teste le drone kamikaze OSKAR MV-25 livré par la France, un système léger et modulaire destiné à frapper infanterie et véhicules légers.
L’armée ukrainienne a intégré le drone kamikaze OSKAR MV-25 à ses unités de première ligne. Ce système, développé par KNDS France, en partenariat avec DELAIR et EOS Technologie, fait partie de la famille MATARIS. Il a été conçu pour neutraliser l’infanterie et les véhicules faiblement blindés dans des environnements opérationnels contraints. L’OSKAR est équipé d’une charge explosive de 550 grammes, possède une autonomie de 45 minutes et une portée opérationnelle de 25 kilomètres. Il peut voler en l’absence de signal GPS grâce à une liaison de contrôle résistante au brouillage. Cette nouvelle arme illustre l’intégration rapide de solutions occidentales modulaires dans l’arsenal ukrainien, avec une attention particulière portée à la simplicité logistique, la discrétion radar et la compatibilité avec les contraintes du terrain.
Un drone tactique conçu pour les combats rapprochés
Le MV-25 OSKAR est un drone kamikaze de type loitering munition, développé en seulement deux ans par les industriels français KNDS France, DELAIR et EOS Technologie. Il s’inscrit dans une nouvelle génération de munitions téléopérées à usage unique, répondant aux besoins spécifiques d’une guerre terrestre à haute intensité, comme celle qui se déroule actuellement en Ukraine. Contrairement à des systèmes plus lourds comme les drones MALE ou les munitions Switchblade 600 livrées par les États-Unis, l’OSKAR se positionne sur un segment léger, mobile et bon marché.
L’OSKAR est conçu pour des frappes courtes et ciblées, sur des véhicules non blindés, des positions de tir ou des concentrations d’infanterie. Il emporte une charge explosive de 550 grammes, de type fragmentation, capable de neutraliser un véhicule utilitaire ou une tranchée fortifiée. Son rayon d’action de 25 kilomètres et son endurance de 45 minutes permettent des opérations à moyenne distance, avec des temps d’observation et de sélection de cible compatibles avec les tactiques de harcèlement en profondeur.
Le drone pèse moins de 10 kg, ce qui le rend transportable par un seul opérateur. Il peut être lancé manuellement ou à partir d’un petit rail catapulte. Aucun équipement lourd ou piste n’est requis, ce qui permet une utilisation rapide depuis une position de fortune ou un bâtiment partiellement détruit. Cette caractéristique le rend particulièrement adapté aux zones urbaines ou semi-rurales, où la mobilité et la furtivité sont prioritaires.
L’OSKAR utilise un système de communication crypté et résistant au brouillage, compatible avec les environnements de guerre électronique où le GPS est régulièrement désactivé ou brouillé par les forces russes. Cette capacité lui donne un avantage décisif sur des modèles plus dépendants des satellites ou du signal GNSS.
Une réponse industrielle à la guerre de tranchées et au brouillage russe
Le développement du drone OSKAR s’inscrit dans un contexte où l’Ukraine cherche à renouveler son arsenal de drones légers, souvent neutralisés par les contre-mesures électroniques russes. L’intensification du brouillage dans les zones comme Donetsk ou Kherson oblige les forces ukrainiennes à recourir à des drones moins vulnérables aux signaux GPS ou à la détection radar.
Contrairement aux quadricoptères civils DJI, largement utilisés dans la première phase de la guerre mais rendus obsolètes par les capacités de guerre électronique adverses, le MV-25 OSKAR propose une architecture modulaire plus robuste. Il utilise une liaison directe protégée, et sa signature radar réduite le rend plus difficile à détecter. Sa vitesse modérée, combinée à un profil bas, le rend moins vulnérable aux tirs de DCA courte portée.
Le drone a été testé dès juin 2024 par plusieurs unités ukrainiennes, principalement dans le sud du pays, avec des résultats jugés positifs. Selon les retours communiqués par les opérateurs, l’OSKAR a montré une stabilité en vol et une fiabilité du guidage dans des conditions de forte interférence électromagnétique.
L’intégration opérationnelle de ces drones permet à l’Ukraine de maintenir une capacité offensive sur des fronts statiques, où les lignes de tranchées sont distantes de quelques centaines de mètres à peine. L’OSKAR peut être lancé sans dévoiler la position du tireur, contrairement à un mortier ou un canon, tout en offrant une précision bien supérieure.
Cette approche s’inscrit dans une évolution doctrinale : frapper de manière chirurgicale, avec un coût réduit, en minimisant les pertes humaines et les risques pour les opérateurs. Le coût estimé d’un OSKAR reste confidentiel, mais selon les standards du marché, il pourrait être inférieur à 20 000 euros l’unité, soit une fraction du coût d’un missile antichar guidé.
Une coopération franco-ukrainienne et une projection industrielle à venir
Le programme OSKAR illustre une collaboration accélérée entre les industriels français et l’état-major ukrainien, dans un cadre diplomatique où Paris cherche à renforcer sa position stratégique en Europe orientale. La rapidité du cycle de développement, de la conception à l’usage opérationnel en moins de deux ans, témoigne d’une réactivité rarement observée dans le domaine de l’armement conventionnel.
Cette initiative pourrait aussi marquer une relocalisation partielle de la production en Ukraine. Le constructeur automobile Renault est actuellement en discussion avec le ministère français des Armées pour implanter des chaînes d’assemblage sur le territoire ukrainien, dans des zones éloignées du front. Cette décision viserait à réduire les délais logistiques, à renforcer l’indépendance industrielle ukrainienne, et à créer une capacité de production modulaire utilisable également par l’armée française.
Ce type de partenariat public-privé pourrait donner naissance à un écosystème de défense aérienne légère autour des drones, intégrant capteurs, IA embarquée et dispositifs anti-brouillage. Le modèle OSKAR pourrait évoluer vers des versions à longue portée, à charge modulaire, ou à guidage optique autonome.
À l’heure où les armées européennes réévaluent leurs doctrines d’engagement, l’usage du OSKAR offre un exemple de système répondant à trois critères essentiels : mobilité, létalité, résilience électronique. Son déploiement sur le terrain fournit aussi à l’industrie française une opportunité rare : observer en temps réel l’efficacité de ses produits sur un champ de bataille à haute intensité.
Nous sommes le spécialiste du vol en avion de chasse.