Le F‑16, avion multirôle éprouvé, a participé à plus de quinze opérations depuis les années 1980, démontrant robustesse, adaptabilité et efficacité.
L’avion F‑16, conçu à la fin des années 1970 et massivement produit depuis, s’est imposé comme un pilier des opérations aériennes modernes. Ce chasseur multirôle s’est illustré dans plus de quinze conflits depuis les années 1980, de la guerre du Golfe aux opérations en Syrie et au Sahel en passant par les guerres des Balkans et d’Afghanistan. Capable d’exécuter des missions de supériorité aérienne, de frappes au sol ou de suppression des défenses ennemies, il a accumulé des milliers de heures de vol et des milliers de frappes précises. Sa longévité, sa capacité à évoluer avec des radars AESA et ses performances éprouvées en conditions réelles font de lui un atout stratégique pour plusieurs armées.
La genèse et les capacités techniques consolidées du F‑16
Le F‑16 Fighting Falcon, développé par General Dynamics à partir du début des années 1970, est entré en service en 1978 auprès de l’US Air Force ; sa production a dépassé 4 500 exemplaires vendus à 25 pays, avec près de 3 200 encore en service selon les évaluations de 2018‑2023. Il détient une part estimée de 15 % de la flotte mondiale en 2023. Ce chasseur monomoteur multirôle combine agilité, coût maîtrisé et modularité. Il a progressivement intégré des radars passifs à antenne active (AESA) comme l’AN/APG‑83 dans sa version modernisée F‑16V, une avionique avancée (commande de vol électrique, affichage tête haute, HOTAS) et des systèmes electro‑passifs (FLIR, détecteur ALR‑56M, lien 16). Cette capacité à évoluer grâce aux modernisations lui permet de focaliser les budgets sur les mises à jour plutôt que sur un remplacement complet, garantissant un excellent rapport performance-coût.
Les engagements opérationnels majeurs, théâtre par théâtre
Le F‑16 a largement prouvé sa valeur dans des opérations variées. En 1991, durant l’opération Desert Storm, 249 F‑16 ont effectué plus de 13 000 sorties, jouant un rôle central dans les frappes sur Bagdad avec des munitions guidées comme l’AGM‑65 et Mk 84, souvent associés au système LANTIRN. Durant les années 1992 à 2003, les opérations inter‑guerre en Irak (Southern Watch) ont vu des F‑16 participer activement, dont le premier tir AMRAAM ayant abattu un MiG‑25 et un MiG‑23.
Dans les Balkans (1994‑1999), plusieurs forces aériennes (États‑Unis, Belgique, Danemark, Pays‑Bas, Norvège, Turquie) ont engagé le F‑16 pour patrouiller, interdire l’espace aérien, et bombarder au sol ; un pilote néerlandais a abattu un MiG‑29 en 1999. L’USAF, par exemple la 510‑ème escadrille, y a mené plus de 1 700 sorties en soutien à l’opération Deny Flight puis Deliberate Force, en utilisant pour la première fois des bombes guidées laser depuis un F‑16.
En Afghanistan (depuis 2001), les F‑16 ont assuré un appui aérien rapproché, des missions de reconnaissance et des frappes ciblées contre des groupes insurgés. En Libye en 2011, de nombreuses forces, dont celles de la Belgique, du Danemark, des Pays‑Bas, de la Norvège, des Émirats arabes unis et des États‑Unis, ont utilisé des F‑16 pour faire respecter la zone d’exclusion aérienne.
Plus récemment, les opérations en Irak et en Syrie mobilisent encore des F‑16 pour des frappes anti‑terroristes. La modernisation continue, à travers le F‑16V, lui permet de rester pertinent dans ces missions intensives.
Performances chiffrées et bilan air‑air/imposer la supériorité
Le F‑16 revendique environ 75 victoires air‑air confirmées au total, réparties entre plusieurs armées. Israël en a comptabilisé 53, souvent face à des MiG‑21 ou MiG‑23, notamment lors de la guerre au Liban de 1982. Le Pakistan affiche 11 victoires durant la guerre contre l’invasion soviétique en Afghanistan. La Turquie en a réalisé 8, le Venezuela 3. Le seul cas de perte air‑air concerne un F‑16D turc abattu en 1996 par un Mirage 2000 grec, lors d’une mission d’interception en temps de paix, événement controversé mais officiellement reconnu.
Au sol, c’est surtout lors de Desert Storm qu’il s’est illustré : les F‑16 ont porté à bien des milliers de sorties de bombardement avec des armes guidées, servant souvent de vecteur principal des attaques contre l’infrastructure irakienne.
Les pertes restent limitées. Outre l’incident de 1996, on recense quelques accidents dus à des missiles sol‑air, notamment un F‑16C en Bosnie touché par un SA‑6, ainsi que quelques pertes techniques ou d’accident hors du champ de bataille.
L’usage contemporain : Ukraine, Mali, propreté logistique
Le F‑16 poursuit son rôle sur le terrain. En Ukraine, depuis août 2024, des F‑16 fournis par plusieurs nations (Belgique, Danemark, Pays‑Bas, Norvège) sont exploités pour intercepter missiles et drones russes. Des pilotes ukrainiens ont déjà abattu plusieurs missiles de croisière, et reçu un appui logistique d’environ 310 millions de dollars en soutien matériel, formation et maintenance. Certains appareils sont stationnés à l’étranger pour les protéger des raids russes.
En Afrique, en particulier au Mali durant l’opération Serval, les F‑16 belges (en vertu de licences de production en Belgique et aux Pays‑Bas) ont assuré des frappes ciblées et un appui tactique précis, montrant la capacité d’emport et d’intervention rapide du chasseur, malgré sa taille et son moteur unique.
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