La France prévoit 13 nouveaux Rafale pour l’Armée de l’Air et de l’Espace en 2025, complétant la tranche 4T2 et consolidant ses capacités aériennes stratégiques.
En résumé
Le ministère des Armées a publié un rapport détaillant les équipements majeurs attendus en 2025 pour l’Armée de l’Air et de l’Espace. La livraison de 13 Rafale supplémentaires viendra compléter la tranche dite 4T2, portant à plus de 150 appareils la flotte opérationnelle. Ces avions rejoindront les bases de Saint-Dizier et Mont-de-Marsan, contribuant à maintenir une homogénéité dans la montée en puissance du standard F4. Au-delà du Rafale, l’année verra aussi l’arrivée de drones MALE, de ravitailleurs A330 MRTT et de systèmes de défense aérienne modernisés. Ce renforcement s’inscrit dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine et l’augmentation des tensions en Indo-Pacifique. Les choix capacitaires français confirment la priorité accordée à la supériorité aérienne, à l’interopérabilité OTAN et à la préparation du futur SCAF.
Un rapport stratégique du ministère des Armées
Le rapport transmis à l’Assemblée nationale et rendu public début septembre 2025 détaille la planification des livraisons d’équipements majeurs pour les armées françaises. Il s’agit d’un exercice de transparence budgétaire prévu par la Loi de programmation militaire (LPM 2024-2030). Pour l’Armée de l’Air et de l’Espace, l’année 2025 est marquée par un effort particulier sur la flotte de combat, avec un accent mis sur le Rafale, considéré comme l’épine dorsale de la puissance aérienne française.
La LPM prévoit un investissement de 16 milliards d’euros sur six ans pour la seule composante aérienne, incluant avions de chasse, drones, missiles et capacités de soutien. Le rapport précise que l’année 2025 sera charnière, car elle marque l’achèvement d’une tranche et la préparation des évolutions futures, notamment le standard F5 à l’horizon 2030.
Une tranche 4T2 en voie d’achèvement
Les 13 Rafale prévus en 2025 appartiennent à la tranche 4T2, contractualisée en 2019. Celle-ci comprend au total 28 appareils, dont la majorité a déjà été livrée entre 2022 et 2024. Avec ces dernières unités, la flotte française franchira le seuil des 150 avions disponibles, ce qui permettra de compenser en partie les retraits progressifs des Mirage 2000C et 2000-5.
Chaque Rafale de cette tranche est produit à Mérignac, sur la chaîne Dassault Aviation, avant d’être livré à l’Armée de l’Air et de l’Espace. L’équipement standard inclut le radar AESA RBE2, le système de guerre électronique SPECTRA modernisé, ainsi que la compatibilité avec le missile air-air longue portée Meteor. Ces capacités renforcent l’efficacité de l’avion dans les combats BVR, tout en assurant une interopérabilité renforcée avec les forces de l’OTAN.
Un renforcement des bases opérationnelles
Les 13 appareils seront répartis entre les bases aériennes de Saint-Dizier-Robinson (BA 113) et de Mont-de-Marsan (BA 118). Ces deux pôles sont centraux pour l’Armée de l’Air et de l’Espace : la première concentre les forces nucléaires aéroportées, la seconde sert de centre d’expérimentation et d’évaluation.
La livraison en 2025 permettra d’accélérer la montée en puissance du standard F4, qui intègre des améliorations logicielles, de nouvelles liaisons de données et une meilleure connectivité avec les systèmes alliés. Ces capacités sont essentielles pour les missions de supériorité aérienne, mais aussi pour l’appui au sol et les opérations expéditionnaires.
Une réponse à la pression stratégique internationale
Le choix de renforcer la flotte en 2025 doit être lu dans un contexte international marqué par une forte dégradation de l’environnement sécuritaire. La guerre en Ukraine a mis en lumière le rôle crucial des avions de chasse dans la défense aérienne, la dissuasion et le soutien aux troupes terrestres. Dans le même temps, la montée en puissance de la Chine en Indo-Pacifique et les tensions croissantes avec la Russie poussent la France à garantir la disponibilité de sa flotte.
Les 13 nouveaux Rafale viendront renforcer la posture de dissuasion permanente, mais aussi la capacité de projection rapide vers des théâtres extérieurs. Ils permettront de maintenir un format opérationnel cohérent, tout en préservant une marge pour la formation et l’entraînement intensif des équipages.
Des capacités étendues avec le standard F4
Les Rafale livrés en 2025 seront directement intégrés dans le standard F4.1, première étape d’une évolution qui doit se poursuivre jusqu’en 2030. Ce standard introduit une connectivité renforcée via des liaisons de données sécurisées, une meilleure exploitation des capteurs et une intégration accrue des drones dans la manœuvre aérienne.
Les pilotes disposeront également de nouvelles aides au combat collaboratif, permettant de partager en temps réel les informations de situation tactique. Cette capacité à créer une « bulle numérique » autour des patrouilles constitue un atout face à des adversaires dotés de systèmes de déni d’accès sophistiqués.
Un effort global au-delà du Rafale
Le rapport ministériel souligne que l’année 2025 ne sera pas uniquement marquée par le Rafale. L’Armée de l’Air et de l’Espace doit également recevoir deux ravitailleurs A330 MRTT Phénix, portant le total à 20 appareils. Ces avions sont essentiels pour prolonger l’endurance des chasseurs et assurer la projection de puissance à longue distance.
En parallèle, la livraison de drones MALE européens (programme Eurodrone) débutera en phase de test, tandis que les systèmes sol-air Mamba feront l’objet d’une modernisation logicielle. Ces investissements traduisent une approche globale, visant à combiner puissance aérienne, autonomie stratégique et intégration dans le réseau de défense européen.
Un signal industriel et stratégique
La livraison de 13 Rafale supplémentaires en 2025 représente également un signal fort pour l’industrie aéronautique française. Dassault Aviation, Safran et Thales confirment leur capacité à produire et livrer selon le calendrier fixé, tout en maintenant un carnet d’exportation chargé (Grèce, Croatie, Égypte, Inde, Indonésie).
Ce dynamisme industriel participe à la crédibilité de la France sur le plan international. La disponibilité d’une flotte moderne, interopérable et soutenue par une base industrielle solide, constitue un atout stratégique dans un contexte de compétition accrue entre grandes puissances.
Vers le futur standard F5 et le SCAF
L’arrivée des Rafale de 2025 s’inscrit dans une trajectoire qui doit mener au standard F5 dès 2030. Celui-ci inclura des fonctions de coopération homme-machine, la gestion de drones d’accompagnement, et une connectivité encore plus poussée. Le F5 prépare le terrain pour l’intégration dans le Système de combat aérien du futur (SCAF), programme franco-germano-espagnol dont la mise en service est prévue à l’horizon 2040.
La continuité entre les standards actuels et futurs garantit une transition fluide pour l’Armée de l’Air et de l’Espace, tout en maintenant une cohérence entre la préparation opérationnelle et la planification industrielle.
Un tournant pour la supériorité aérienne française
L’année 2025 marquera donc une étape significative dans la modernisation de la flotte française. Les 13 Rafale attendus consolideront une posture de dissuasion crédible, renforceront l’interopérabilité OTAN et prépareront la transition vers le futur SCAF. Dans un environnement international instable, la France confirme ainsi son choix : investir dans la supériorité aérienne comme pilier de sa stratégie de défense.
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