Les pays européens de l’OTAN sans l’avion de combat F-35 de cinquième génération devraient façonner leurs flottes pour compléter les avions développés par les États-Unis dans les futures opérations, selon un nouveau rapport commandé par le Commandement européen des États-Unis.

L’analyse, effectuée par le groupe de réflexion Rand et publiée le 22 octobre, vol en avion de chasse attribue un tel avantage vital aux fonctionnalités de furtivité et de fusion de capteurs du F-35 que le jet serait le seul avion adapté pour un premier contact avec les forces russes en l’événement d’un conflit.

Suivant cette logique, les pays européens qui ont déjà signé pour l’avion fabriqué par Lockheed Martin devraient affiner leurs tactiques en vue de cet engagement initial, et les pays dotés d’aéronefs moins avancés devraient s’efforcer de maximiser leur capacité à compléter une telle opération, ont fait valoir les auteurs.

Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, la Belgique et l’Italie sont membres européens de l’OTAN à différentes étapes de l’acquisition des avions F-35. Un niveau en dessous, aux yeux des analystes de Rand, se trouvent des pays comme L’Allemagne ou la France dont les flottes Eurofighter et Rafale, respectivement, disposent de capteurs suffisamment avancés pour être considérés comme des avions de «quatrième génération plus».

Les recommandations du rapport reposent sur l’hypothèse d’une prise de terre russe sur le flanc oriental de l’alliance.

«Un scénario courant considère un calcul du gouvernement russe selon lequel la Russie pourrait tirer parti d’un déséquilibre régional des forces terrestres pour occuper une partie du territoire de l’OTAN, employer des défenses aériennes pour conjurer les forces aériennes alliées, présenter un fait accompli similaire à celui observé en Crimée, et diviser politiquement l’OTAN en appelant à des négociations », indique le document.

«La capacité des chasseurs européens de cinquième génération à pénétrer les défenses aériennes russes et à apporter d’importantes contributions au combat dès les heures d’ouverture d’une intervention – à l’avant-garde – remettrait très probablement en question la logique derrière ce scénario, améliorant la dissuasion en augmentant les risques russes associés à cette approche. »

L’observation fait suite au la conviction, que les auteurs proposent est partagée par la Russie, que les forces de l’OTAN ont le dessus dans la capacité de combat aérien, alors que Moscou a la tête des forces terrestres. Certes, l’analyse Rand ne couvre qu’une dimension dans une confrontation potentielle avec la Russie. Les moyens aériens et navals ainsi que les cyberarmes pour la guerre de l’information façonneraient également le champ de bataille de manière potentiellement imprévisible, sans parler des capacités surprises que l’une ou l’autre des parties pourrait ajouter pour annuler l’avantage technologique de l’adversaire.

Le problème pour les avions de quatrième génération et de «quatrième génération plus» des pays européens, qui manquent de capacités furtives, est l’incapacité de se rapprocher suffisamment des cibles sans se faire abattre par des armes sophistiquées de défense aérienne, selon Rand.

La clé pour tirer le meilleur parti de la combinaison d’aéronefs du continent est de développer les flottes avec une plus grande interopérabilité à l’esprit, selon les analystes. En ce sens, les avions de combat non furtifs, qui peuvent généralement transporter plus d’armes que le F-35, ont encore un rôle important à jouer après que des chasseurs plus avancés aient éliminé toute menace terrestre.

Les nations européennes étudient deux versions d’une arme de sixième génération pour le combat aérien, à savoir le projet Tempest (dirigé par le Royaume-Uni) et le Future Combat Air System (dirigé par la France et l’Allemagne). Ces idées d’avions devraient être mises en service vers 2040, ce qui les place hors du champ de l’analyse Rand.