Le Sukhoi Su-33, également connu sous le nom de code de l’OTAN « Flanker-D », est une version navalisée du chasseur de supériorité aérienne Su-27 Flanker. Conçu et fabriqué pour rivaliser avec le F-15 « Eagle » américain durant la Guerre Froide, le Su-33 a été spécialement adapté pour opérer à partir de porte-avions, combinant la puissance du design original du Su-27 avec des fonctionnalités spécifiques pour le combat naval.

Historique du développement du Sukhoi Su-33 (Flanker-D)

Le développement du Su-33, initialement appelé Su-27K dérivé du prototype T-10K, a commencé en réponse au besoin de la marine soviétique d’accroître sa puissance de feu aérienne à partir de la mer. Son premier vol a été enregistré le 17 août 1987, et il est entré en service opérationnel en 1995, bien qu’il n’ait été officiellement introduit dans le service de l’aviation navale russe que le 31 août 1998.

Au cours de la Guerre Froide, la marine soviétique avait largement pris du retard par rapport à l’Occident en termes de puissance aérienne basée en mer. Avec le Yakovlev Yak-38 (OTAN : « Forger ») à décollage et atterrissage verticaux comme seul appareil disponible, la décision a été prise de moderniser l’aile d’attaque avec une solution plus flexible. C’est dans ce contexte que les excellents appareils de supériorité aérienne Mikoyan MiG-29 « Fulcrum » et Sukhoi Su-27 « Flanker » ont été introduits à la fin des années 1970, servant de base à plusieurs versions navalisées, dont le « MiG-29K » et le « Su-27K » respectivement.

Sukhoi Su-33 (Flanker-D)

Conception du Sukhoi Su-33 (Flanker-D)

Le Su-33 partage les mêmes contours fluides que le Su-27 basé à terre. L’avion, un monoplace, est propulsé par deux moteurs. Les ailes sont montées en hauteur et ont un fort degré de flèche sur leurs bords d’attaque. Le poste de pilotage est situé à l’avant du fuselage tubulaire, bien en retrait d’une longue assemblée de nez. Le pilote bénéficie d’une excellente visibilité grâce à sa position élevée et à la verrière peu encombrée. Les entrées d’air utilisées pour aspirer la configuration à deux moteurs sont positionnées bien en arrière du poste de pilotage et le long du ventre de l’avion.

Il y a plusieurs différences clés entre le Su-33 et le Su-27 basé à terre, nécessaires pour les opérations sur le pont des porte-avions. Le train d’atterrissage a été renforcé pour résister aux rigueurs des opérations sur le pont d’envol, et un crochet d’arrêt assure des distances d’atterrissage courtes. Les ailes principales et les plans de queue horizontaux sont conçus pour se replier vers le haut le long des points médians respectifs, ce qui réduit considérablement l’encombrement lors du stockage. Le Su-33 a également été équipé de plans canards à l’avant (petits ensembles d’ailes situés devant les ailes principales) et de surfaces de voilure mobiles agrandies pour améliorer la stabilité à basse vitesse, utile lors des décollages sur des pistes courtes ou des tentatives d’atterrissage sur une piste mobile.

Performance du Sukhoi Su-33 (Flanker-D)

Le Su-33 est propulsé par deux turboréacteurs à postcombustion NPO Saturn AL-31, développant chacun 74,5 kN de poussée à sec. Avec la postcombustion (carburant brut injecté dans le moteur pour des poussées de puissance et de vitesse de courte durée), les moteurs produisent jusqu’à 125,5 kN de poussée, permettant à l’avion d’atteindre des vitesses de Mach 2,17. La portée opérationnelle sur les réserves internes de carburant est de 2992 km, avec un plafond de service de 17000 mètres et une vitesse ascensionnelle de 14700 mètres par minute.

Sukhoi Su-33 (Flanker-D)

Utilisation militaire du Sukhoi Su-33 (Flanker-D)

En tant que plateforme de chasse pour la défense aérienne, le Su-33 peut transporter divers types de munitions soviétiques/russes pour le rôle d’attaque air-air sur ses douze points d’attache externes. Il peut être équipé de 8 missiles à portée moyenne Vympel R-27R1/R-27T1 (OTAN : AA-10 « Alamo »), 8 missiles à guidage radar actif à portée moyenne R-77 (OTAN : AA-12 « Adder ») ou 4 missiles à courte portée R-73E (OTAN : AA-11 « Archer ») ou un mélange des trois pour faire face à la plupart des menaces aériennes à distance.

Malgré les tentatives de Sukhoi de vendre son dérivé naval du Su-27 à la Chine et à l’Inde, ces initiatives n’ont pas abouti. La Chine a choisi de copier le Su-33 en créant le Shenyang J-11B, et l’Inde a opté pour le MiG-29K plus avancé. Ainsi, le Su-33 n’a jamais été acheté par des opérateurs étrangers et n’est utilisé que par l’aviation navale russe.

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