Il y a une semaine, c’était une certitude pour certains : le F-35 de Lockheed Martin ne viendrait pas au salon du Bourget. Un porte-parole du JPO (Joint Programme Office), cette administration tentaculaire qui emploie environ 3.000 personnes pour la seule gestion du programme F-35, était formel : les armées américaines n’avaient pas été sollicitées pour amener un appareil au Salon. Et c’est vrai disaient certains : à quoi bon amener l’appareil en France, pays qui n’en sera jamais l’acheteur ? « Objection votre honneur ! » ont répliqué les organisateurs du Salon en agitant un courrier daté du 16 septembre dernier et adressé à l’ambassadeur américain à Paris. Dans ce courrier était officiellement sollicitée la venue à Paris du F-35 et du F-22. Les organisateurs faisaient valoir que cinq pays européens étaient engagés dans le programme F-35 (Danemark, Italie, Hollande, Norvège et Royaume-Uni) et plusieurs autres, qui allaient également envoyer des délégations de haut niveau au Salon, étaient également intéressés ou partie prenante. On se souvient d’ailleurs de la venue du F-16 qui avait fait frémir les foules, l’armée de l’Air et Marcel Dassault en 1975. L’avion avait conquis le Salon qui lui avait offert, en retour, une vitrine mondiale. L’histoire s’était répétée en 1981 avec la venue d’un autre appareil révolutionnaire, le XV-15. On le sait bien, le salon du Bourget n’est pas parisien, ni même français, il est mondial. Au-delà du courrier de septembre 2016, les officiels du Salon expliquent avoir rencontré à plusieurs reprises des représentants du gouvernement américain à l’ambassade parisienne. Ils se sont même déplacés deux fois au Etats-Unis pour y plaider leur cause. La bonne nouvelle est donc arrivée dans les dernières heures de la semaine dernière, avec la décision du ministère de la défense américain d’envoyer un ou deux F-35A de l’US Air Force à Paris. 2017 est en effet célébré de part et d’autre de l’Atlantique comme l’année du centenaire de l’entrée en guerre des Etats-Unis (et de ses aviateurs) aux côtés de la France pendant la première guerre mondiale. Il aurait été dommage de ne pas marquer le coup en présentant à Paris le meilleur ami du Rafale…

Crédit photo: US AirForce