La Grèce recevra ses premiers F-35 en 2028, renforçant sa position au sein de l’OTAN et modernisant sa flotte avec des acquisitions stratégiques.
La Grèce s’apprête à recevoir ses premiers avions de combat F-35 en 2028, dans le cadre d’un vaste programme de modernisation de sa flotte aérienne. Ces avions de cinquième génération, produits par Lockheed Martin, renforceront considérablement les capacités de défense du pays et son rôle stratégique au sein de l’OTAN. En parallèle, la Grèce modernise ses F-16 et intègre les Rafale français, plaçant sa force aérienne parmi les plus avancées du sud de l’Europe. Cet article examine les détails de ce programme d’acquisition et ses implications géopolitiques et militaires.
Le programme F-35 en Grèce : une étape clé pour la modernisation militaire
Le contrat signé entre la Grèce et Lockheed Martin pour l’acquisition de 20 F-35 marque une étape importante dans la modernisation de la flotte aérienne grecque. Ces avions, issus de la technologie furtive de cinquième génération, représentent une avancée majeure par rapport aux équipements actuels de l’armée grecque, notamment ses Mirage 2000 et F-16. Le montant de ce contrat n’a pas été officiellement révélé, mais les experts estiment qu’il s’élève à 3 milliards d’euros pour cette première commande.
Les F-35 offrent des capacités polyvalentes : en plus de leurs caractéristiques furtives, ils sont équipés de systèmes de guerre électronique avancés, de capteurs sophistiqués, et d’une grande capacité à intégrer des données en temps réel. Cette polyvalence permet à la Grèce de se doter d’un outil militaire capable de remplir des missions d’interception, de frappe au sol, ainsi que de surveillance et de reconnaissance.
En complément, la Grèce conserve la possibilité de commander 20 avions supplémentaires d’ici le début des années 2030, ce qui renforcerait encore sa flotte. Le choix du F-35 s’inscrit dans une stratégie plus large visant à doter le pays de moyens aériens capables de contrer les menaces régionales, notamment dans le contexte des tensions avec la Turquie en Méditerranée orientale.
La production des F-35 : entre les États-Unis et l’Italie
L’une des particularités de ce programme réside dans la production des F-35, qui sera partagée entre les États-Unis et l’Italie. Lockheed Martin produira les premiers exemplaires à Fort Worth, au Texas, avant de transférer une partie de l’assemblage à son usine de Cameri, en Italie. Ce site, situé à 90 kilomètres de Turin, est l’un des trois centres mondiaux dédiés à l’assemblage final des F-35, avec ceux de Fort Worth et Nagoya au Japon.
Le choix de Cameri pour l’assemblage des avions grecs est stratégique. En effet, cette usine a déjà assemblé des F-35 pour plusieurs pays européens, comme l’Italie et les Pays-Bas. Ce type de coopération industrielle est également bénéfique pour les partenaires européens de Lockheed Martin, qui profitent ainsi des retombées économiques liées à l’assemblage d’avions de combat sur leur territoire. Cela permet également de réduire les délais de livraison, tout en renforçant les capacités de production hors des États-Unis.
Les huit premiers avions, qui devraient être livrés à la Grèce d’ici 2030, seront néanmoins produits aux États-Unis, avant que la production ne soit progressivement transférée à Cameri. Cette répartition géographique de la production vise à optimiser les coûts et à renforcer la coopération entre les pays membres de l’OTAN.
La modernisation des F-16 et l’intégration des Rafale : un renforcement global
En parallèle de l’acquisition des F-35, la Grèce modernise également sa flotte de F-16 avec le soutien des États-Unis. Selon des sources militaires, 82 des 135 F-16C/D Block 52 actuellement en service seront mis à niveau vers la configuration F-16V Block 70. Ce programme de modernisation, qui devrait se poursuivre jusqu’en 2027, permet de doter ces avions de radars AESA (Active Electronically Scanned Array), améliorant ainsi leurs capacités de détection et d’engagement des cibles. Le coût estimé de ce programme est de 1,5 milliard d’euros, couvrant à la fois la modernisation des systèmes de bord et la formation des équipages.
En parallèle, la Grèce a également acquis 18 Rafale de fabrication française pour remplacer ses anciens Mirage 2000. Ces acquisitions, combinées à la mise à niveau des F-16, permettent à la Hellenic Air Force de maintenir un équilibre entre les technologies américaines et européennes. Ce choix stratégique vise à renforcer la résilience et la flexibilité de l’armée de l’air grecque face aux menaces modernes.
L’intégration des Rafale est également une réponse directe aux menaces croissantes en Méditerranée orientale, où la Grèce cherche à protéger ses intérêts face aux revendications turques sur les ressources énergétiques. Cette flotte modernisée permet à la Grèce de disposer de capacités aériennes capables de contrer une large gamme de menaces, tout en améliorant son rôle au sein de l’OTAN.
Implications géopolitiques et stratégiques de la modernisation de la flotte grecque
L’acquisition des F-35 par la Grèce ne se limite pas à un simple renouvellement de matériel militaire. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer le rôle de la Grèce au sein de l’OTAN, et à solidifier ses alliances avec les États-Unis et les autres puissances européennes. Avec cette acquisition, la Grèce devient l’un des pays clés dans la défense du flanc sud de l’OTAN, un rôle crucial à l’heure où les tensions en Méditerranée orientale ne cessent de croître.
En outre, la possibilité pour la Grèce de transférer ses anciens F-16 à l’Ukraine, évoquée par certains analystes, pourrait marquer un tournant dans le soutien militaire européen à Kiev dans le cadre de la guerre avec la Russie. Bien que cela ne soit pas encore confirmé, ce type de transfert renforcerait l’Ukraine tout en permettant à la Grèce de renouveler sa flotte avec des avions plus modernes. Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique plus large de réorganisation des forces militaires au sein de l’OTAN.
Enfin, la modernisation de la flotte grecque contribue également à l’équilibre stratégique en Méditerranée orientale, où la Grèce et la Turquie continuent de s’affronter sur des questions territoriales et énergétiques. Les F-35, avec leur capacité à opérer dans des environnements de haute menace, offrent à la Grèce un avantage technologique majeur face à ses voisins.
L’acquisition des F-35 par la Grèce, associée à la modernisation des F-16 et à l’arrivée des Rafale, permet à la Hellenic Air Force de se doter d’une flotte aérienne parmi les plus modernes d’Europe. Ces investissements significatifs dans la défense visent à renforcer le rôle de la Grèce au sein de l’OTAN et à protéger ses intérêts stratégiques dans une région marquée par des tensions croissantes. Les retombées industrielles et les alliances renforcées témoignent de l’importance géopolitique de ce programme, qui aura des implications à long terme pour la sécurité de la Méditerranée orientale.
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