Affaiblie par les purges mises en œuvre après le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016, l’armée turque est désespérément en quête de pilotes de chasse. C’est une pénurie plutôt malvenue alors que le président, Recep Tayyip Erdogan, promet régulièrement de nouvelles opérations punitives pour déloger les Kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) de Syrie et d’Irak. « Toutes les options sont à l’étude », a rappelé M. Erdogan, mercredi 30 août, le jour de la fête de la Victoire (sur les puissances alliées après la première guerre mondiale). Les Etats-Unis « devraient savoir que nous sommes prêts à refaire Bouclier de l’Euphrate », a-t-il promis en référence à l’incursion de l’armée turque dans le nord de la Syrie, en août 2016, quelques semaines après le coup d’Etat manqué. Avide de reprendre ses raids aériens sur la redoute militaire du PKK à Qandyl, dans le nord de l’Irak, la Turquie a plus que jamais besoin de pilotes. Comme son armée est majoritairement équipée d’avions de combat F-16, produits par la firme américaine Lockheed Martin, Ankara a sollicité l’aide de l’allié américain au sein de l’OTAN – avec qui les relations sont pourtant au plus bas ces derniers temps – pour la formation de ses nouveaux pilotes. Selon le quotidien Hürriyet du 30 août, le gouvernement voulait que les nouvelles recrues soient formées en Turquie, ce que le Pentagone a refusé, les formations ayant toujours eu lieu aux Etats unis. Les autorités turques se sont alors tournées vers le Pakistan pour l’envoi d’instructeurs. Nouvelle objection de Washington, qui a rappelé à Ankara que l’implication d’un pays tiers dans l’entraînement sur du matériel militaire américain ne pouvait se faire sans son accord. Pour parer au plus pressé, l’armée de l’air a donc décidé de rappeler une centaine d’anciens pilotes de F-16 qui avaient quitté l’uniforme, et s’étaient depuis reconvertis dans l’aviation civile….