Le futur des pilotes de chasse est il en question ? C’est une véritable question que l’on peut se poser alors que l’on assiste aux développement de l’intelligence artificielle, et particulièrement dans l’aviation. Le successeur du Rafale, qui pourrait sortir des usines d’assemblage de Dassault Aviation d’ici quelques dizaines d’années, sera-t-il capable d’évoluer dans un espace aérien grâce à l’intelligence artificielle, sans le moindre pilote à bord ? Au ministère des armées, il n’est en tout cas pas question de manquer le virage de l’emploi accru des nouvelles technologies dans le cadre de l’aviation de combat. Preuve en est avec la présence de Florence Parly, la ministre de la Grande Muette, lors du lancement de l’étude « Man Machine Teaming », vendredi 16 mars, projet qui « vise à développer l’intelligence artificielle pour l’aviation de combat ». Il s’agit, explique le ministère, d’améliorer l’aéronautique de combat par davantage de réactivité et une aide à la prise de décision au profit des aviateurs et des opérateurs. Financé par la Direction générale de l’armement et porté par Dassault Aviation (pour ce qui est du système de combat aérien) et Thales (pour ce qui concerne les capteurs et l’interface homme-machine), le projet MMT dit vouloir, excusez du peu, « inventer la relation homme-machine de l’aéronautique future ». Plus concrètement, de nombreux domaines de recherche sont évoqués : Le projet MMT doit permettre de « définir les cockpits et les systèmes autonomes futurs », « faire progresser les technologies innovantes dans le domaine des équipiers Homme et Machine au sein du système aérien cognitif, en particulier dans l’autonomie décisionnelle et l’apprentissage automatique » ainsi que les « les concepts et technologies dans le domaine des capteurs intelligents / apprenants ». Assistant virtuel, interactions homme-machine, réalité augmentée, multimodalité, oculométrie, casques électroencéphalographe, analyse de la situation, allocation dynamique de tâches, trajectoires autonomes, prise ou proposition de décision ultra-rapide, capteurs cognitifs et apprenants, apprentissage profond, fusion des données en multi-capteurs, détection de zone d’intérêt, et détection de comportement. « Ce projet sera innovant dans sa méthode puisque la DGA, Dassault Aviation et Thales seront entourés dès le début du projet des compétences et de l’inventivité des PME et des laboratoires français qui travaillent sur les applications civiles de l’IA », explique le ministère des armées. Selon Opex 360, site dédié aux sujets de défense, le projet MM durera trois ans. Les percées ou avancées technologiques obtenues grâce au projet MMT devraient en tout cas trouver un débouché dans l’aviation de combat. L’actuel Rafale pourrait par exemple en profiter, lors de la future mise à jour au standard F4, prévue pour 2025, (les évolutions porteront notamment sur des améliorations des modes de travail en réseau, l’évolution des capteurs et leur intégration) ou son successeur. Les drones de l’armée française pourraient aussi bénéficier de certains développements, à commencer par le Dassault Neuron, un démonstrateur de drone de combat furtif européen dans lequel, outre l’avionneur français, Thales et la DGA, sont mobilisés des groupes italien, espagnol, suisse, grec et suédois. Le Système de combat aérien futurtflickr, projet franco-britannique, pourrait lui aussi en profiter.

Crédit photo: Armée de l’air